Les chemins de la sagesse - Livresnumeriquesgratuits.com
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problème du libre-arbitre bien connu <strong>de</strong> tous les élèves <strong>de</strong> philosophie. Depuis <strong>de</strong>smillénaires, les doctrines traditionnelles du védanta et du bouddhisme ont eu aussi leurmot à dire sur cette question. Un mot qui n’est pas le fruit <strong>de</strong>s suppositionsmétaphysiques et <strong>de</strong>s inventions philosophiques mais celui d’une étu<strong>de</strong> rigoureuse enmatière <strong>de</strong> « connaissance <strong>de</strong> soi », <strong>de</strong> loin <strong>la</strong> plus importante <strong>de</strong> toutes les sciences. Cesenseignements ont prouvé et peuvent continuer à prouver, à ceux qui veulent étudier etvoir, qu’il y a une imbrisable chaîne <strong>de</strong> causes et d’effets et que tout arrive parce que ce<strong>la</strong>ne pouvait pas arriver autrement.Il n’y a pas <strong>de</strong> liberté et c’est pour ce<strong>la</strong> que le mot-clé <strong>de</strong> toutes les ascèses a toujoursété celui <strong>de</strong> « Libération »(moksha ou mukti). La liberté n’est pas du tout là où nouspensons qu’elle est ou qu’elle peut être.Voilà pourquoi le Christ a dit <strong>de</strong> ceux qui le mettaient à mort : « Ils ne savent pas cequ’ils font », pourquoi Il a dit aussi : « Ne jugez pas. » Le mé<strong>de</strong>cin ne reproche pas àl’homme qui souffre d’un ictère d’avoir <strong>la</strong> peau jaune ni <strong>de</strong> tousser à celui qui a unebronchite. Si un homme a <strong>com</strong>pris que sa femme est prisonnière d’une névrose, il necondamne plus son <strong>com</strong>portement affectif ou sexuel anormal et même frustrant pour lui.Il <strong>com</strong>prend que, parce qu’un certain nombre <strong>de</strong> causes, <strong>de</strong> conditions et <strong>de</strong> circonstancessont réunies, cette personne, son épouse, ne peut pas ne pas agir <strong>de</strong> cette façon.Il en est toujours ainsi. Peut-être le mari <strong>de</strong> <strong>la</strong> femme névrosée admet-il les sautesd’humeur, les caprices, les refus, <strong>la</strong> violence <strong>de</strong> son épouse, toutes actions qu’unobservateur moins c<strong>la</strong>irvoyant et plus prompt à juger aurait qualifiées <strong>de</strong> « mauvaises » :injustes, méchantes, cruelles, égoïstes. Mais peut-être pense-t-il aussi : « Elle <strong>de</strong>vraits’efforcer <strong>de</strong> changer, elle <strong>de</strong>vrait entreprendre une psychothérapie », que sais-je. Or il estpossible que, un certain nombre <strong>de</strong> causes, <strong>de</strong> conditions et <strong>de</strong> circonstances étant réunies,cette femme ne puisse justement pas vouloir changer, pas vouloir envisager un traitement.Ce<strong>la</strong> aussi il faut l’accepter.Toute qualification <strong>de</strong> bien ou <strong>de</strong> mal, tout jugement, appliqués à un acte humain sontfaussement, illusoirement, fondés sur: « Il <strong>de</strong>vrait » ou « Il aurait dû », donc sur « Ilpourrait » ou « Il aurait pu », c’est-à-dire sur une liberté qui n’existe pas, absolument pas,pour l’homme non « libéré ».Toute cette question <strong>de</strong>s opposés en général et du bien ou du mal en particulier est sidélicate, apparemment si <strong>com</strong>plexe même si elle est en fait si simple, qu’avant <strong>de</strong> «passer à travers » (to break through) d’un seul coup nous <strong>de</strong>vons d’abord <strong>la</strong> cerner peu àpeu.S’il nous est difficile <strong>de</strong> juger quelqu’un et <strong>de</strong> dire qu’il fait le mal, il nous est difficileaussi d’apprécier, dans chaque cas, ce qui est le bien et ce qui est le mal.Et d’abord en fonction <strong>de</strong> quel critère ? La douleur dans les bras que ressent uneménagère portant <strong>de</strong>s sacs <strong>de</strong> provisions trop lourds est considérée <strong>com</strong>me un mal; <strong>la</strong>douleur dans les bras que ressent un culturiste manœuvrant <strong>de</strong> lour<strong>de</strong>s haltères est*