télécharger au format PDF - Archives de l'Adrar des Ifoghas

LE TARGUI.
soin, s'attachant surtout à les préserver de l'humidité
et de la pluie, qui leur font perdre, une fois
séchés, leur force primitive. Le devant en est orné
de croix à branches festonnées, tailladées dans le
cuir. Quel qu'en, soit le prix, le bouclier targui est
facilement traversé par la balle de fusil, et même
par celle de revolver.
Les Touareg ne se servent point au combat
d'armes à feu; d'ailleurs, très peu en possèdent.
Leurs ancêtres n'ont jamais non plus utilisé les
arcs ni les flèches. Ils s'exercent souvent à l'escrime
et y procèdent de la façon suivante : les deux adversaires
s'abordent, soit à pied, soit à cheval, en
poussant des cris stridents et en frappant leur
bouclier contre le genou ; ils se portent de grands
coups d'épée qu'ils parent du bouclier. Le combat
s'arrête lorsqu'un des adversaires se découvre,
faute qui est saluée par d'unanimes éclats de rire,
échappés à tous les assistants.
Ils aiment les voyages de longue durée et entreprennent
pour le plaisir d'aller, de revenir, de
changer, des excursions qui les obligent à rester
des semaines, des mois, absents de leur campement.
Les bagages lie les gênent point : quelques
vivres, une outre pour l'eau, leurs armes inséparables
et les voilà partis. Us comptent beaucoup,
pour subsister au cours de leurs pérégrinations,
sur le gibier dont la brousse est amplement pour-
(77)