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LES TOUAREG.
religieuse, ont celle du conquérant, unie à un ardent
amour de leur liberté. Ces sentiments pourraient
leur faire écouter la propagande de leurs
marabouts, si l'occasion leur semblait favorable à
la conquête de leur indépendance.
Il m'a été donné de constater une de ces tentatives
lors des déprédations commises, dans les
cercles de Bamba et de Tombouctou (fin 1904), par
deux rezzou marocains. L'importante tribu noble
des Igouadaren répandait autour d'elle que les Ouled
Djerid et les Doui Menia (c'est le nom des tribus
marocaines pillardes) étaient de bons mahométans,
auxquels les Touareg devaient s'allier puisqu'ils
avaient les uns et les autres les mêmes ennemis,
les Koufar ou Infidèles. Cette propagande eût cer-
tainement, en cas d'un grave échec de nos troupes,
soulevé quelques tribus. Le mouvement n'eût ce-
pendant pas été général, car heureusement pour
nous, il est au Soudan quelque chose de beaucoup
plus fort que le lien religieux : le caractère indiscipliné
des Touareg, et les divisions, les haines qui
régnent non seulement entre tribus, mais encore
souvent entre les fractions d'un même groupe.
C'est ce que M. Foureau constatait, lui aussi,
chez les Touareg Azdjer : « Ce sont, dit-il, plutôt
des hordes indisciplinées qui ne reconnaissent pas
de chef unique, qui n'agissent en commun que
dans des cas exceptionnels... Chaque chef, chaque
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