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LA FAUNE.
gris-gris que je ne pouvais manquer d'avoir en ma
possession. Je tentai en vain de les dissuader, leur
affirmant que tout ennemi que l'on attaque résolument
quitte la place, je ne convainquis personne
et le chef résuma l'opinion de ses administrés en
disant : « Tu n'as pas raison ! Pour faire sans danger
la guerre aux hommes, il faut des amulettes que
nous fabriquent nos marabouts, aussi n'en avonsnous
pas peur; mais pour chasser le lion, l'éléphant
et la panthère, il est indispensable de posséder des
talismans particuliers, que vous avez, vous autres
chefs blancs, et que connaissent aussi quelques
noirs qui, grâce à eux, font, sans crainte, la guerre
à ces redoutables animaux. »
Le lion n'attaque jamais l'homme à moins qu'il
ne meure de faim, ou bien qu'il en ait déjà dévoré,
auquel cas il préfère, paraît-il, la chair humaine à
tout autre. Ed. Foa, qui a chassé quantité de lions
de l'Afrique méridionale, moins vigoureux et moins
redoutables que ceux du Soudan, recommande
pour tuer le lion de né le tirer qu'entre les deux
yeux, ou entre les deux omoplates lorsqu'il baisse
la tête; ou bien encore à la nuque, à quatre doigts
en arrière des oreilles et au centre de l'épaisseur du
cou. Le lion étant bien de profil, on peut de même
le mettre hors de combat, d'un seul coup, en visant
le centre des omoplates. Le projectile brise ces deux
os, et presque toujours, l'épine dorsale qui passe au
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