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LES RÉGIONS DE PARCOURS.
passa près de moi, me clouant sur place de terreur.
Lorsque je repris un peu de sang-froid, il était bien
loin ainsi que mon pauvre cheval. Je continuai à
marcher, plus seul et isolé depuis la fuite ou la
mort de mon infortuné oompagnon. A la fin, épuisé,
je me laissai tomber sur le sol, où je ne tardai pas
à m'endormir exténué.
Le soleil, déjà haut dans le ciel, m'éveilla le lendemain.
Je me levai et, regardant autour de moi,
constatai désespéré, les mêmes, ou de pareils accidents
de terrain, garnis d'arbres ou de broussailles,
dans lesquels je n'avais point su me retrouver la
veille. Je me remis cependant à marcher, mais sans
but ni espoir; des biches passèrent près de moi, je
ne pensai point à les tuer. J'avais faim et surtout
soif, la tête me tournait étrangement.. Combien
marchai-je de temps, je ne sais; à la fin n'en pouvant
plus, je m'assis à l'ombre d'un arbre et restai
là des heures, mon fusil près de moi. Ma misère et
mon affreuse solitude, dans un pays inconnu, m'ôtaient
tout ressort 1.
Le soir je me levai et repris mes recherches, non
que j'espérasse vous retrouver, mais simplement
pour ne pas mourir sans tenter un suprême effort.
Je marchai devant moi, le cerveau vide, la gorge
1. Le noir, très courageuxen généralau combat,est peu tenace
et énergiqueen face de difficultéspersistantes.
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