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LES TOUAREG.
sèment faites et souvent. Bien plus, étant commandant
du cercle de Bamba, il m'advint, le 22 octobre
1905, qu'une ex-captive de la tribu noble des
Igouadaren, libérée sur sa demande quelques mois
auparavant, parce que son maître l'avait cruellement
battue, sollicita de moi l'autorisation de retourner
reprendre sa captivité. Gaidaga, c'est le
nom de cette femme, avait de trente-cinq à quarante
ans, elle n'était poussée à sa démarche par
aucun mobile sentimental et n'avait laissé dans la
tribu ni amant, ni mari, ni enfant. Elle sacrifiait
sa liberté au désir de retrouver, auprès de son
maître, la pitance journalière et quelques vagues
camarades de captivité, et avait simplement la nos-
talgie de son collier de misère. Mon caractère,
avide d'indépendance, d'initiative et de liberté,
était révolté ! Je fis tout pour la dissuader, elle persista
doucement, et je dus consentir, profondément
attristé, à sanctionner cette abdication de personnalité
humaine.
Ces malheureux n'ont point été impunément
traités toute leur existence comme des animaux
domestiques sans en prendre à la longue la résignation.
Ainsi que les boeufs, leurs compagnons de
travail, ils sont tellement habitués au joug et à la
nourriture donnée régulièrement, que la vie libre
et sauvage les effraie, par l'obligation où elle les
mettrait de conquérir eux-mêmes la pâture de
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