télécharger au format PDF - Archives de l'Adrar des Ifoghas

LE TARGUI.
leur blanche, par-dessus laquelle elle porte une
ample blouse bleue, souvent ornée de broderies
blanches ou rouges. Elle se couvre la tête d'une
sorte de mantille de couleur, dont elle se voile le
visage en présence d'un étranger, par un mouvement
gracieusement nonchalant. Mais elle ne
met que dans les grandes circonstances tous ces
vêtements, et se contente, la plupart du temps, de
la culotte et de la blouse (gandoura), dont un des
pans remplace la mantille, et lui sert de voile en
présence d'un importun.
Comme bijoux elle porte quelques bagues, et
orne ses bras, généralement fort bien faits, de bracelets
d'argent, de corne, de cuivre, et surtout de
petites perles de couleurs différentes, harmonieusement
assemblées et cousues sur une bande de
cuir.
Toute cette beauté, ce charme, cette grâce, sont
recouverts de crasse; car la femme targui, encore
plus, si possible, que son mari, est d'une saleté repoussante.
Même au bord du Niger, elle emploie
rarement l'eau, préférant le sable pour sa toilette
même la plus intime.
Elle est plutôt un peu maigre, mais l'embonpoint
est chez elle le signe de la beauté par excellence;
aussi celles qui ont des aptitudes à l'engraissement
font-elles tout ce qui est en leur pouvoir
pour développer encore leurs charmes natu-
(89)