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LES TOUAREG.
rels. La beauté des filles issues de puissantes
familles est préparée de très bonne heure. Dès l'âge
de six à sept ans, elles sont confiées à d'énergiques
esclaves qui les obligent à avaler, plusieurs fois par
jour, force laitage et farine. Pour se soustraire à
cette nourriture qui les rebute vite, ces victimes de
l'esthétique targui crient, pleurent et supplient
qu'on les laisse rester laides. Mais ni prières, ni
injures ne produisent d'effet sur leurs intraitables
duègnes qui persistent à les gaver méthodiquement
et régulièrement! Les jeunes aspirantes à
la beauté sont, de plus, chaque soir au coucher
du soleil, roulées sur le sable, puis massées vigoureusement,
afin de répartir uniformément la
graisse acquise en supprimant tous les angles et
concavités. Grâce à ce régime et à une bienheureuse
paresse, elles sont vers dix-huit ans monstrueusement
belles. Alors elles ne peuvent se lever
et se déplacer sans l'aide de deux vigoureux es-
claves; mais aussi tous les guerriers se disputent
leurs faveurs ou leur main. Les épouses des très
grands chefs sont plus belles encore : poitrine,
ventre, cuisses se continuent sans interruption
apparente! Peu de mortels, autres que les familiers
de l'heureux et envié propriétaire de tant de
charmes, sont admis à les contempler, même recouverts
de vêtements. Il a fallu les horreurs de la
guerre et les bouleversements qui en sont la con-
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