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ORGANISATION ET MOEURS DES TRIBUS.
sort de nos travailleurs nationaux, contraints par
les nécessités de l'existence à un labeur journalier
plus considérable que celui fourni par sept ou huit
captifs africains.
Qu'importe, l'Européen généreux passe outre;
des millions, des milliards, on en trouvera, et prolétaires
français et esclaves soudanais verront
luire une ère de joie et de prospérité. Ses beaux
rêves, son enthousiasme sont arrêtés, hélas ! par
l'indifférence, l'inertie des esclaves dont il veut
faire le bonheur. Ne comprenant pas ses intentions,
et en suspectant les motifs, ils ne veulent pas, pour
la plupart, d'une liberté qui leur donnerait le souci
de vouloir, de subvenir à leurs besoins. Ces esclaves
rêvent d'avoir à leur tour des captifs, chargés
de faire, pour eux, le léger travail qui suffit
dans ces régions favorisées à assurer la nourriture
quotidienne. « Peiner pour un maître, peiner pour
gagner sa vie, n'est-ce pas disent-ils, la même
chose ? — Et la liberté !— Qu'est-ce ? Ne dépendonsnous
pas tous d'Allah, qui nous envoie, quand il
lui plaît, l'affliction, la maladie ou la mort? Tu appelles
sans doute de ce nom, ajoutent-ils, le droit
d'aller et de venir; c'est peu de chose et ne vaut
pas l'obligation qu'a mon maître de me vêtir, de me
nourrir lorsque je suis incapable de travailler. »
Je n'expose point là, hélas! des paradoxes; ces
réponses ou d'équivalentes me furent malheureu-
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