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ORGANISATION ET MOEURS DES TRIBUS.
primesautier et son air déluré, alors que par contre
sou conducteur montrait une inertie apathique et
sotte. A la fin, l'interprète impatienté prit la biche
et la remit à l'esclave qui, pour la saisir, lâcha,
hélas ! sa bride improvisée. Le rusé bourriquet ne
perdit pas une seconde, baissant la tête, il leva la
croupe, et envoya rouler gazelle et cavalier... puis
attendit à quelques pas. J'aurais juré que le malin
animal se gaussait de nous, tellement il donnait,
par son aspect réjoui, une impression d'ironie narquoise.
Le captif se releva lentement, tranquillement,
assurant n'avoir aucun mal, et recommença ses
vaines tentatives. Nous le remîmes de nouveau sur
son âne, lui donnâmes la biche, et lorsqu'il nous
eut assuré qu'il ne craignait plus désormais aucun
contretemps, nous remontâmes à cheval et partîmes
achever notre tournée.
Trois heures après, je rentrai au poste; le captif
n'était pas encore arrivé. Il ne vint qu'assez tard
dans la nuit, sans son âne, et portant péniblement
la gazelle sur ses épaules. Il ne put expliquer ce
qui lui était arrivé et comment il avait mis plus de
six heures pour parcourir moins de quatre kilomètres.
Je le fis manger, lui donnai pour lui quelques
toiles, et pour son maître, le quart du gibier
qu'il avait rapporté, puis le renvoyai.
En narrant ce fait sans importance et qui peut
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