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LA FAUNE.
dues sans vie. Le brouhaha produit par les cris, le
coup de feu tiré et surtout notre lumière, avaient
fait abandonner leur proie aux deux félins.
Pendant le jour, le lion chasse peu, et se repose
généralement à l'ombre de quelque arbre touffu,
quittant son abri lorsque l'ombre y devient insuffisante,
pour un meilleur, mieux protégé.
Il va, nonchalant et souple, conscient de sa force
et de la terreur qu'il inspire. S'il rencontre un
homme, il lui cède la place, mais s'en va, sans fuir,
lentement, ne quittant pas de l'oeil son adversaire,
et le regardant d'un air qui semble dire, mi-narquois
et mi-sérieux : * Oseras-tu, chétif, t'attaquer à moi?
Songe avant de le faire, que tu es perdu si tu ne
parviens pas à me tuer du premier coup
! »
Les indigènes ont une crainte quasi-superstitieuse
du lion, et même nos auxiliaires, Toucouleurs
et Bambaras, cependant si courageux et si dévoués
au combat, se montrent-ils veules et effrayés dès
qu'il s'agit du terrible félin qui en abuse. Un jour,
étant en excursion dans le Macina, j'arrivai, vers
quatre heures de l'après-midi, accompagné de deux
cavaliers et de mon ordonnance, dans un village
appelé Goundaka. Avant que je fusse descendu de
cheval, le chef, ancien guerrier de Tidjiani, vint se
plaindre d'un lion qui, depuis trois jours, avait élu
domicile sous un palmier doum, situé à cinquante
mètres des cases, d'où, chaque soir il allait enlever
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