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LES TOUAREG.
perses par les invasions, se seraient perpétués
en familles isolées, se transmettant de père en fils
leurs secrets et leur adresse à travailler le fer et le
bois.
Les forgerons épousent des femmes de leur
caste. Les uns et les autres sont, à l'occasion, un
peu médecins et sorciers; ils connaissent les simples
et les massages qui guérissent, ils savent quels
sont les charmes qui font aimer et les sortilèges
qui rendent la vie exempte de soucis.
Les paresseux Touareg éprouvent pour leurs indispensables
forgerons noirs une sorte d'admiration
mêlée d'un peu de crainte, ressemblant fort à l'estime
superstitieuse qu'inspiraient les alchimistes aux
durs féodaux du Moyen âge.
Les forgerons, qui ne sont en général pas sots,
augmentent encore leur influence et la considération
dont ils jouissent, en joignant à leurs talents
d'artisans ceux non moins lucratifs de diseurs de
bons mots, de flatteurs des chefs et des riches ; voire
même d'entremetteurs à l'occasion. Ils ont ac-
quis de cette façon une situation à part, supérieure
à celle de la généralité des marabouts qui sont, de
ce fait, leurs ennemis nés. Ils prennent part aux
délibérations de la tribu, à la nomination des chefs.
Les Songhay et les marabouts leur reprochent
d'abuser de l'influence mauvaise qu'ils ont sur les
Touareg pour les pousser aux exactions et au pil-
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