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LES TOUAREG.
« Il est parti de l'autre côté, assurèrent-ils.
— Comment il est parti ! ce n'est pas possible, je
ne manque pas un lion à six mètres et l'ai certainement
tué, répondis-je vivement. »
Ma conviction en imposa à mes hommes qui firent
un mouvement pour s'approcher du fourré... Un
nouveau rugissement éclata, dispersant mes auxiliaires
; les uns grimpèrent aux arbres, les autres
s'enfuirent et un superbe lion mâle sortit du massif.
Sa vue provoqua une détente immédiate dans
mon esprit. Eh quoi, j'avais donc manqué à quelques
pas un animal de cette taille ! moi, bon tireur !
Seule l'émotion, une émotion dont je ne m'étais pas
rendu compte, mais qui ne devait pas moins s'être
produite, puisque mon adversaire était sauf, avait
fait trembler ma main... et pendant une seconde, je
perdis confiance en l'adresse et le sang-froid qui,
seuls, pouvaient me sauver dans ce combat. Le lion
passa devant moi, quelques mètres nous séparaient.
J'avais l'arme à l'épaule, prêt à tirer pour défendre
ma vie, si je surprenais dans son attitude le moindre
mouvement pour bondir sur moi, mais absolument
résolu à le laisser tranquille s'il s'en allait sans attaquer.
Le félin continua sa marche lentement, ne
me quittant point des yeux, ayant l'air d'hésiter s'il
devait fuir ou charger... A trente mètres, il s'en-
fonça dans un hallier et disparut...
Les Touareg revinrent, et me félicitèrent de mon
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