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LA FAUNE.
rien à craindre, car je défendrais, jusqu'au bout,
celui d'entre vous que le lion attaquerait. »
Mes compagnons me comprirent et affirmèrent
leur résolution d'obéir. « Maintenant que nous sommes
d'accord, ajoutai-je, en avant... »
Nous continuâmes nos recherches ! Tout à coup,
le chef me dit à voix basse : « Il est là, sous les
basses branches de ce jujubier, quand tu auras
tiré, tu fuieras par là», et il m'indiqua une partie
du hallier où l'enchevêtrement des épines était
moins dense. Fuir dans ce dédale de branches était
plus dangereux que le combat direct, où la supériorité
de mon fusil me donnerait certainement la
victoire; aussi étais-je décidé à attendre quoi qu'il
advînt ! J'approchai lentement du fourré désigné,
ne voyant toujours rien ; les Touareg avaient filé,
mes deux tirailleurs étaient verts d'émotion!...
Enfin, à six mètres du massif de verdure, j'aperçus
sous les branches qui retombaient jusqu'à terre,
une masse jaunâtre, puis distinguai un lion couché.
Je m'agenouillai, épaulai, visant le milieu des
épaules... un rugissement formidable retentit! le
coup partit, je me relevai, rechargeai mon arme !
mes tirailleurs avaient disparu... Tout cela se fit en
un instant et, en quelque sorte, sans que j'en eus
conscience !Sous les jujubiers, aucun mouvement ne
se produisit, j'attendis, le doigt sur la détente !... Au
bout d'un moment, Touareg et tirailleurs revinrent.
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