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LES REGIONS DE PARCOURS.
aux captifs. Ces derniers, par bassesse, pour plaire à
leurs maîtres, m'injurièrent à leur tour déclarant
que ma présence d'esclave de chrétien les souillait,
eux, honnêtes captifs imouchar. Je m'assis à l'écart,
triste et honteux, regrettant de n'être pas mort
dans la brousse. On m'avait laissé mon fusil et je
fus tenté plusieurs fois de mettre fin à mes souffrances,
heureusement Allah m'inspira de n'en rien
faire.
Le soir venu, la vieille femme qui m'avait sauvé
m'apporta en cachette quelque nourriture et de
l'eau, le tout en quantité insuffisante pour apaiser
complètement ma faim et ma soif, mais la pauvre
créature n'en avait pas davantage. Toutefois pour que
mon contact d'infidèle ne souillât point les plats et
l'outre servant en commun aux autres esclaves et à
elle-même, elle me versa l'eau et les aliments dans
les mains. Malgré ces injurieuses précautions, la
brave vieille fut pour moi bonne et compatissante.
Je restai deux jours à ce campement, souvent
malmené par les enfants et les esclaves. Plusieurs
fois, des. Touareg étrangers vinrent au bivouac, et
tentèrent de m'interroger. Tous par gestes me demandèrent
de leur expliquer le maniement du fusil
Lebel, ce que je fis, provoquant ainsi leur étonnement
admiratif. Je ne mangeais toujours que le soir
après le soleil couché, à l'insu de tous, et toujours
sans me servir d'ustensile et cependant j'accomplis-
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