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LES TOUAREG.
enflée ; tout à coup je tombai et perdis connaissance...
Quand je revins à moi il faisait grand jour; une
vieille captive me tenait la tête dans ses mains et
me versait de l'eau dans la bouche. Elle me fit
prendre quelque nourriture et m'engagea en langue
songhay à la suivre, ce que je fis en m'appuyant à
elle, tellement j'étais faible.
Nous arrivâmes enfin au campement des Touareg
ses maîtres. En m'apercevant, leurs petits enfants
se mirent à m'injurier, m'appelant en particulier
esclave de chrétien, puis me coururent sus, le
bâton levé. Leurs parents leur intimèrent l'ordre
de me laisser tranquille et tentèrent de m'interro-
ger. Comme je ne comprends pas le tamachen, je
ne pus leur répondre. J'avais encore très soif et
faim et m'efforçai de le leur faire comprendre par
les gestes les plus expressifs. Ils me rabrouèrent
rudement en me traitant de chien d'infidèle. Pour
les détromper et les mieux disposer à mon égard,
je me mis à exécuter le salam en entier, prononçant
à haute voix les paroles rituelles d'invocation,
qui sont les mêmes pour tous les musulmans. Ce
fut peine perdue, ces mauvais mahométans que
sont les Touareg non seulement ne m'en surent
aucun gré, mais redoublèi-ent leurs injures, me
menaçant même de leurs sabres et de leurs lances,
puis ils m'envoyèrent dans le coin du camp réservé
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