télécharger au format PDF - Archives de l'Adrar des Ifoghas

LA VIE EN COMMUN.
une légère ration de sel qui produit, paraît-il, un
effet tonique et excitant.
Le dromadaire présente cette particularité, sur les
autres bêtes de somme, de ne pouvoir travailler
que s'il est très gras. Il perd sa graisse après un
travail assidu de deux ou trois mois, mais une période
de repos dans de bons pâturages suffit généralement
pour le refaire. C'est la graisse et non la
taille du chameau qui indique sa force. On reconnaît
qu'il est suffisamment gras lorsque sa bosse
est proéminente, dodue et bien large à sa base et
qu'il a, de plus, les cuisses bien en chair, le ventre
rond, le poil luisant. Un animal dans cet état et
d'âge variant de cinq à quinze ans peut, pendant
deux ou trois mois et par un bon temps, marcher
presque quotidiennement, à la condition de n'être
pas gêné dans son allure naturelle.
Le dromadaire qui travaille se nourrit sur sa réserve
de graisse, lorsqu'il ne peut absorber les 30
ou 40 kilos de fourrage vert, herbes ou feuilles, qui
lui sont nécessaires quotidiennement pour réparer
ses forces. Au bout d'un certain temps, plus ou
moins long suivant la résistance du chameau et les
fatigues et privations endurées, l'animal est épuisé.
Pour le refaire, les indigènes le laissent se remettre
dans de bons pâturages pendant trois ou
quatre mois. Sous l'influence du repos et de
l'abondante nourriture, la bosse qui avait presque
(123)