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LES REGIONS DE PARCOURS.
à leurs nombreux troupeaux les pâturages (herbes
et branchages) épuisés. Les campements, fréquemment
déplacés, sont abrités par les arbres et les
mouvements du terrain ; leurs tentes se confondent
avec les choses environnantes, si bien qu'on ne
découvre les bivouacs des nomades qu'au moment
d'y pénétrer. En outre, les communications sont
peu fréquentes ; d'ailleurs la méfiance, l'hostilité et
la guerre séparent les hommes toujours armés de
ces inhospitalières régions. Aussi lorsqu'un nomade
en course ou à la chasse aperçoit un être humain,
il se met aussitôt et tout d'abord en état de défense;
puis s'il est convaincu n'avoir pas été vu, il se dissimule
de façon à reconnaître l'importun sans être
découvert par lui. Ceci fait, il attaque l'arrivant à
l'improviste, ou l'évite avec soin s'il le croit plus
fort; si c'est un ami, il se montre, faisant de loin
des signaux de reconnaissance, afin d'éviter l'atteinte
de quelque javelot maladroit, puis va à sa
rencontre. L'hostilité latente des gens, l'uniformité
indifférente des choses en ces contrées, finissent
par impressionner défavorablement l'esprit et le
coeur si bien qu'après quelques jours d'excursion
ou de reconnaissance, on éprouve comme une sorte
d'impression de gêne, d'angoisse même, faite de
lassitude de cet excès d'uniformité et d'isolement.
L'épisode suivant, mieux que de longues descriptions,
précisera l'aspect de ces contrées et la mé-
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