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LES TOUAREG.
ou femme qui, en présence de gens ou de chevaux
(car le vampire boit également le sang des chevaux),
se lèche les lèvres avec insistance. Des gens
fort graves devaient me montrer des sorciers en
exercice; mais ma présence, le pouvoir surnaturel
que je ne pouvais manquer d'avoir, en ma qualité
d'Européen et de savant 1, empêchèrent les vampires
d'opérer! Les malheureux qu'on me présenta
comme tels me parurent d'ailleurs assez quelconques,
et très effrayés du terrible pouvoir qu'on
leur prêtait. Je les rassurai et les sauvai peut-être
de pas mal de tracasseries de leurs coreligionnaires,
en affirmant que ma présence avait dû les dévampiriser
à jamais.
Lorsque le prétendu sorcier proteste de son innocence,
ou qu'il y a doute, il est amené auprès
d'un foyer dans lequel ont été jetés, au préalable,
du soufre et une ou deux plantes dégageant une
odeur acre; le vampire, non averti, a souvent un
mouvement bien naturel de répulsion, qui prouve
infailliblement sa culpabilité à ses juges, prévenus
contre lui. Les Touareg, plus humains en cela que
les Européens du Moyen âge, ne tuent, ni ne brûlent
les sorciers, ils se contentent de les exiler de la tribu,
après leur avoir confisqué leurs biens. Naturellement,
les gens puissants sont rarement vampires ;
1. Je me hâte de dire que tout Européen est tenu pour savant
dans cesrégions.
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