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LES TOUAREG.
dans les troupeaux voisins un veau ou un mouton,
qu'il dévorait ensuite tranquillement dans son gîte.
Ayant mis pied à terre, je pris le fusil Lebel d'un
de mes hommes ; un seul d'entre eux ayant demandé
à m'accompagner, je lui donnai mon fusil de chasse
armé à balles, et nous partîmes. Dès que nous arrivâmes
devant le village, nous entendîmes un
brouhaha de voix et aussitôt le chef qui marchait
derrière moi s'écria : « Vois, vois ! il t'a vu, a peur
et s'en va ! » En effet j'aperçus, à cent mètres dans
les hautes herbes, la croupe d'un beau lion dont la
tête et les épaules disparaissaient déjà derrière un
massif. Je m'engageai àsa suite à travers la brousse,
espérant ne pas tarder à rencontrer un terrain plus
découvert, où j'aurais toutes les chances possibles
de voir mon adversaire et de l'abattre d'un seul
coup de feu. Lorsque les guerriers du bourg virent
le départ du lion, chacun prit ses armes et me rejoignit,
en observant cependant de rester prudemment
à quelques mètres en arrière. Le lion repu (il
avait dévoré une superbe chèvre peu avant mon
arrivée) continua à rester invisible. Au bout d'une
heure de vaines recherches, fatigué de la marche
dans les hautes herbes et surtout de l'étape fournie
dans la journée, j'abandonnai la poursuite. Les
gens du villages étaient émerveillés du départ du
lion, qui, assuraient-ils, avait fui en m'apercevantl
Ils attribuaient ce résultat au tout-puissant
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