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LA FAUNE.
que l'un d'eux peut lui décocher un javelot, il le fait
et s'enfuit; suivi à son tour de l'animal furieux, que
les autres Touareg attaquent et détournent tour à
tour, jusqu'à ce qu'un coup heureux l'achève. Cette
chasse nécessite de vigoureux chevaux, particulièrement
dressés, et auxquels la présence du terrible
roi des animaux n'ôte point tous leurs moyens.
La panthère {[élis leopardus) est assez rare en
région targui. Elle est très redoutable dans les pays
fourrés où elle peut grimper aux arbres, et s'élancer
sur ses adversaires. Surprise ou croyant l'être, car
c'est un animal au caractère méfiant, elle met parfois
plusieurs hommes hors de combat en quelques
instants, mais ne s'acharne point sur les blessés
qu'elle jette à terre pour se faire place, s'imaginant
être attaquée et s'en libérant par « la fuite en
avant ». La femelle met bas deux ou trois petits
qu'elle cache jalousement au mâle, assez mauvais
père pour dévorer à l'occasion sa progéniture.
Les indigènes prennent les panthères à l'aide de
pièges assez ingénieux. Ils consistent en une sorte
de long couloir, aux parois de briques maçonnées,
à la voûte clayonnée en branchages. Un chevreau,
qui sert d'appât, est attaché en face de la porte
laissée ouverte. Ses bêlements effrayés attirent le
félin qui entre dans le piège. En voulant saisir le
chevreau, il heurte un trébuchet qui déclanohe une
porte à coulisse, laquelle tombe refermant l'entrée.
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