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LA FAUNE.
chance, car je désirais fort vivre les émotions d'une
rencontre avec le lion.
Enfin un matin, alors que je traversais un campement
targui, accompagné de deux gardes-cercle,
les gens nous contèrent qu'un couple de lions avait,
la nuit précédente, blessé deux de leurs hommes.
« Et vous ne les vengez
— Ce n'est pas commode,
cher.
pas? dis-je.
répondit un vieil Ama-
— Qui
gîte ? »
vient avec moi, pour me montrer leur
Après de longs pourparlers, sept ou huit Touareg
plus décidés s'armèrent pour m'accompagner. Je
décidai que ces auxiliaires marcheraient devant afin
de rechercher et de suivre les empreintes que nous
trouverions; mais qu'à portée du lion, ils s'effaceraient
pour laisser la parole à mon fusil. J'avais un
Lebel auquel j'étais habitué, approvisionné et
chargé, j'avais placé mon revolver dans ma poche ;
aussi allais-je confiant, heureux, comptant sur mon
adresse, et sachant bien que, chez moi, l'émotion,
la peur ont une action réflexe et ne se produisent
jamais au moment du danger, mais plus tard,
lorsque je songe au péril couru. Nous marchâmes
environ une heure, dans un terrain fourré, boisé,
où les branches épineuses s'entrelaçaient, rendant
la marche difficile, déchirant nos vêtements, égratignant
nos mains ! Les empreintes étaient nom-
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