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LE TARGUI.
Les Touareg sont monogames et n'ont jamais
qu'une seule femme. Ils ne se marient point avant
d'être complètement des hommes faits ; et beaucoup
sont encore célibataires à trente-cinq et quarante
ans. Moussa ag Agmaten, amenokal des Hoggar,
m'assura qu'il n'était pas encore marié, et il me
parut âgé de trente-six à trente-sept ans.
Un Targui qui veut se marier (guédé henné, littéralement
: installer une tente) envoie à la famille
de la femme qu'il désire pour compagne de sa vie
la dot qu'il peut fournir. Si la jeune fille choisie
consent au mariage, elle va seule ou accompagnée
de ses captifs, si elle en possède, chez le demandeur
qui l'épouse. Seulement, la demande officielle
a été souvent précédée de longues entrevues entre
les jeunes gens qui se connaissent ainsi fort intimement.
Le mariage donne généralement lieu à de
grandes réjouissances.
La dot, que constitue le mari, varie avec la fortune
de celui-ci; rarement inférieure à une vingtaine
de moutons, elle peut s'élever jusqu'à une
dizaine de chameaux. La jeune fille possède de plus
une dot personnelle. L'avoir, constitué par ces
deux apports, appartient exclusivement à la femme
qui le gère comme elle l'entend. En cas de divorce,
le mari a le droit de reprendre ce qu'il donna, mais
n'en use pas la plupart du temps, et la dot reste la
propriété de la femme. Dans la société targui, les
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