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LA VIE EN COMMUN.
confectionnent également les vases et plats de bois,
les bâtons de commandement, les supports détente,
les boucliers, en un mot, tous les objets dont se
servent les Touareg. Leurs outils, assez peu nombreux,
comprennent : une petite enclume, un marteau,
une paire ou deux de tenailles, des cisailles,
un soufflet de forge fait d'un tuyau de fer fixé à
l'extrémité d'une peau de bouc, et c'est tout. Avec
des moyens aussi rudimentaires, ils réparent ou
fabriquent tout ce qui leur est nécessaire, car ils
sont, en général, très adroits. Leurs femmes les
complètent; ce sont elles qui se chargent de la
confection des objets de cuir, y compris la préparation
matérielle des amulettes, car les marabouts
et les sorciers peuvent seuls, par leurs prières et
incantations, donner une puissance surnaturelle à
ces objets.
Les forgerons touareg appartiennent à la race
noire et à cette sorte de caste à la fois méprisée et
redoutée qui a su, dans toute l'Afrique septentrionale
et centrale, se créer à l'aide de son industrie
et de son adresse, une place à part, à peu près
indépendante. Mon ami le lieutenant Desplagnes,
qui a étudié si consciencieusement les monuments
archéologiques et l'origine des races nigériennes,
voit dans les forgerons noirs les descendants des
autochtones qui peuplaient à l'époque préhistorique
le continent africain et qui, chassés, dis-
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