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ORGANISATION ET MOEURS DES TRIBUS.
chaque jour. Leur intelligence, non exercée depuis
dés générations, s'est atrophiée. Beaucoup ne possèdent
plus qu'un langage très restreint et une
vague ressemblance rappelant l'humanité, à laquelle
ils appartiennent.
Je me souviens qu'un jour, étant à cheval à la
chasse accompagné de mon interprète, je tuai,
à quelques kilomètres de Bamba, une énorme
gazelle. Comme je n'avais pas l'intention de rentrer
directement chez moi, j'allai à un campement
targui qui se trouvait non loin de là, et priai le
chef de vouloir bien envoyer mon gibier au poste,
promettant de le dédommager de sa peine, par le
don d'un des cuissots de la bête. Il y consentit
volontiers et appelant un captif, le chargea de la
commission. C'était un pauvre hère, d'une cinquantaine
d'années, àl'aspect misérable, aux yeux ternes
sans aucune lueur d'intelligence. Il prit un de ces
bourriquets à peine dressés, qui fourmillent dans
tous les campements touareg, l'enfourcha sans
mors, ni bride et nous suivit. Je le considérais
avec pitié! Ses cheveux, sa barbe étaient incultes,
son corps repoussant de crasse était à peu près
nu ; seuls, quelques vagues lambeaux, de couleur
imprécise, lui ceignaient les reins sans même
couvrir son sexe. Tout en marchant, je dis à l'interprète
combien la. situation précaire des misérables
captifs m'attristait.
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