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LES TOUAREG.
« Oh! répondit-il, celui-là n'est pas à plaindre,
et ne se trouve certainement pas malheureux. S'il
en était autrement, il n'hésiterait pas à venir t'apitoyer
et demander sa libération, car étant aussi
près de Bamba, il n'est pas sans avoir entendu
parler de ta conduite envers les esclaves ! »
Tout en devisant, nous étions arrivés à l'endroit
où gisait la gazelle tuée. Le captif tenta, en diri-
geant sa monture avec la seule aide de ses talons,
d'en approcher assez pour qu'il n'eût qu'à la saisir
tout en restant à califourchon. L'âne qui devinait
en ce gibier étendu un supplément de charge, refusa
d'obéir! Nous invitâmes alors le captif à descendre.
A peine fut-il à terre, que le malin bourriquet
s'enfuit à quelques pas laissant là, irrésolu et
stupide, son cavalier. Sur mon invitation, celui-ci
s'efforça d'attraper sa monture qui s'en allait ruant
et pétaradant, dès qu'il en approchait. Devant son
impuissance, nous cernâmes, entre nos chevaux,
l'interprète et moi, l'âne qui se voyant pris se laissa
faire. Ayant fait donner au captif une corde, je lui
prescrivis d'en faire une sorte de mors de fortune,
avec lequel il dirigerait sa monture. Il ne put jamais
y parvenir seul et l'interprète dut l'aider. Lorsque
ce fut enfin terminé, il enfourcha le bourriquet et
la lutte recommença entre eux. Tout l'avantage
était certainement pour l'animal ! Sa mine si drôle
me rappelait le gavroche parisien, avec son esprit
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