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LES TOUAREG.
quelque Touareg pauvre, qu'il lui donnera sa fille
sans qu'il ait à fournir de dot. Le Targui, pressenti,
accepte immédiatement, s'il est libre d'autre engagement.
D'ailleurs, souvent il a été peu ou prou
l'amant de la jeune fille embarrassée; mais il n'hésiterait
pas davantage s'il en était autrement, car
les enfants sont considérés dans la société imouchar,
comme étant non une charge, mais une richesse
qui appartient toujours au mari.
Il arrive parfois, mais le fait est fort rare, qu'une
femme mariée met au monde un enfant à la peau
noire et aux cheveux crépus, provenant sûrement
de ses relations avec quelque captif. Nul ne fait
d'observations ; la mère n'est pas soupçonnée, et sa
faute est rejetée sur quelque sorcier mal famé, dont
les sortilèges ont causé la naissance d'un enfant
ressemblant à une race méprisée!
La femme imouchar est tellement considérée que
tout ce qu'elle fait est bien et raisonnable. Les
Touareg ont énormément d'affection pour leur
femme, et l'Européen qui est en rapports avec eux
doit faire preuve de beaucoup de discrétion et de
tact, et se souvenir constamment que l'affaire et le
massacre de la colonne Bonnier à Dongoï eurent
pour but de venger l'injure faite à quelque femme.
Les familles ont, en général, peu d'enfants et les
filles sont notablement plus nombreuses que les
garçons. Les combats et durs exercices auxquels
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