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LES TOUAREG.
en mouvement, et qu'ils opposaient ou groupaient,
selon l'intérêt de leur politique. Ils avaient su
inspirer à tous une crainte et un respect superstitieux.
Ceux qui leur manquaient, dit-on,
mouraient dans les vingt-quatre heures, ou perdaient
subitement leur femme, leurs enfants,
leur troupeau, ou encore, devenaient fous, et étaient
enfin irrévocablement châtiés de quelque façon,
pour leur désobéissance ou leur irrespect envers
ces saints personnages. Il faut leur rendre cette
justice qu'ils usaient fort bien de leur pouvoir, et
savaient défendre les Songhay contre les exigences
trop lourdes de leurs farouches vainqueurs. Leurs
protégés leur en sont aujourd'hui fort reconnaissants
et assurent que c'est à eux, à leur influence
sur les Touareg, qu'ils doivent de n'avoir pas été
tous vendus comme esclaves.
Les marabouts ont beaucoup perdu de leur influence
et de leur prestige depuis l'occupation
française; aussi nous sont-ils sourdement hostiles
et s'efforceraient-ils volontiers de soulever leurs
coreligionnaires contre nous, si un moment favorable
se présentait.
M. Foureau, l'infatigable explorateur du Sahara,
écrivait, en 1894, au sujet des marabouts des Touareg
du Nord : « Ils ne perdent aucune occasion de réchauffer
le fanatisme endormi des Touareg, en leur
prêchant la haine de l'infidèle, en général, et du
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