télécharger au format PDF - Archives de l'Adrar des Ifoghas

LES TOUAREG,
séparations brunes en épines, découpant le camp
en damiers inégaux. Des chiens jaunes se poursuivant,
des chevaux entravés, à la robe généralement
baie, des agneaux blancs ou noirs, occupés
à brouter les feuilles de quelques branches, égayent
de notes plus claires l'uniformité de l'ensemble.
Mais les détails se précisent. Sous les tentes, des
hommes causent gaiement avec des femmes qui
chantent en s'accompagnant de l'inséparable hamzad.
A côté, des enfants se roulent dans la poussière
en compagnie de jeunes chevreaux. Plus
loin, des petits garçons s'exercent à lancer le javelot,
en jetant sur un but le- bâton qui leur sert
de lance. Près d'eux, résignés, mornes, stupides,
des captifs décortiquent lentement, dans un mortier
de bois, des graines de guinsi ou de cramer
am.
Non loin, une vieille esclave, dont une sorte de
tablier de cuir couvre imparfaitement le ventre et
les cuisses, confectionne du beurre, en agitant de la
crème dans une peau de bouc. Chacun de ses mouvements
projette le contenu d'une extrémité à
l'autre de l'outre, lançant dans la même direction
sa pauvre poitrine difforme et tombante. A ses côtés,
un forgeron à la mine futée répare des lances et
des sabres.
Les Touareg sont très hospitaliers et s'empressent
d'ouvrir leur campement aux hôtes de passage
(104)