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LA VIE EN COMMUN.
lage, sachant très bien qu'ils ne seront pas oubliés,
lors du partage du butin réalisé.
Les forgerons, quoique noirs, ne sont nullement
captifs ; aussi n'hésitent-ils pas à changer parfois
de tribu, car à la suite de leur longue fréquentation
avec les Touareg, ils en ont pris l'humeur
changeante et aventureuse.
Jusqu'à la conquête française, par suite de l'insécurité
du pays et de leurs moeurs pillardes, les
Touareg ne pratiquaient aucun commerce. Ils
prenaient tranquillement aux Songhay et enlevaient
par la force ou la ruse à leurs congénères
et aux Arabes, tout ce qui tentait leur cupidité ou
même leur plaisait. Souvent, ce qui leur appartenait
en propre, ou qu'ils avaient pillé, leur était
de même extorqué ou volé par d'autres Touareg
plus forts ou plus adroits, si bien que la propriété
était fort précaire.
Actuellement, avec la tranquillité qu'apportenotre
occupation, la situation s'améliore. Les Touareg
échangent leurs bestiaux en excédent contre les
graines et la toile qui leur sont nécessaires, et
qu'ils ne peuvent se procurer autrement ; bien
mieux, ils commencent à apporter aux marchés,
établis sous la protection de nos postes, le lait, le
beurre que leur donnent leurs troupeaux, et les
échangent, ou même les vendent.
Ils n'ont point d'autre monnaie que la nôtre,
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