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ORGANISATION ET MOEURS DES TRIBUS.
chrétien en particulier. Ce sont, pour la plupart,
des émissaires secrets du Gouvernement du Maroc
qui est en correspondance constante et directe avec
eux 1. »
Il est certain que les marabouts en général, et
surtout les Cherfig et les Kel es Souk, sont en relations
suivies avec le Maroc, le voyage à Fez et à
Marrakech, étant à leurs yeux presque aussi méritoire
que celui de la Mecque. Or ces villes sont
des centres de fanatisme, où tout ce qui est chrétien
est détesté. Les Français par la proximité de
l'Algérie et les difficultés avec les Marocains, qui
résultent de ce voisinage, ont accumulé sur eux la
plus grande partie de ces haines religieuses dont
les marabouts nigériens se font les propagateurs,
au retour de leur voyage. Les Touareg, ces « voltairiens
de l'Islam », comme les a spirituellement appelés
le voyageur Largeau, s'ils n'ont point de haine
1. Dans son récit «Ma mission chez les Touareg Azdjer»,
publié par le Tour du Monde en 1895 (livraisons17 à 20),
M. Foureau, en parlant du kaïmakan do Ghadamès,s'exprimait
ainsi : « Cethommeest entièrementhostileaux Français et à nos
projets. Dfaut voir dans son attitudele résultat d'un mot d'ordre
musulmandont la constatation ne laisse pas de présenter une
certaine gravité, si l'on veut bien la rapprocher de ce qui se
passe dans l'ouest et y étudier les agissements du Maroc. Le
mouvementqui s'opère,souscouleurde religion,existedoncaussi
bien à l'ouest qu'à l'est et aurait pour résultat immédiat de
nous enfermer complètementdans nos possessionsalgériennes
actuelles.»
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