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LES TOUAREG.
Ces bois sont fort épais et d'accès difficile, car les
branches des arbres s'enchevêtrent les unes aux
autres et leurs indiscrètes et insupportables épines
s'accrochent sans cesse aux vêtements, dont elles
mettent la solidité à de rudes épreuves. Le voyageur
qui les a traversés en conserve cependant un souvenir
attendri, fait non seulement du rappel des
souffrances passées, mais aussi de celui du charme
procuré par le parfum des fleurs, imprégnant délicieusement
l'air, les cris et les chants des oiseaux
au chatoyant plumage, et la vue des nombreux animaux
sauvages, dont la présence anime la brousse.
La faune de ces régions est riche et variée ; aussi
à chaque pas, ce sont d'agiles et élégantes gazelles
qui s'enfuient en bondissant joyeusement; de lourds
et stupides phacochères, des hyènes à l'aspect faux
et sournois, de sagaces et défiants chacals, ou bien
une troupe joyeuse et amusée de singes qui le re-
gardent passer. Dans les arbres, alors que se poursuivent
merles et guêpiers au chatoyant plumage,
le bizarre toucan, au long bec rouge en forme de
faux, répète son cri monotone.
Vus d'un peu plus loin, tous ces êtres se confondent
avec les choses environnantes, tellement l'ardente
lumière du soleil, que ne voile aucun nuage,
fond, mélange les diverses couleurs et les tons, en
un harmonieux ensemble, dans lequel l'oeil ne saisit
point les divergences tant qu'il n'y a pas mouve-
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