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LA FAUNE.
calme, alors qu'à part moi, je me méprisais profondément
! Ils ajoutèrent qu'à mon coup de fusil une
lionne blessée s'était enfuie. Je ne pouvais les
croire! Plusieurs affirmèrent l'avoir vue. Leur
assurance m'extasiait ! Je n'avais donc pas tremblé
misérablement ! Et confiance, goûts batailleurs me
revinrent aussitôt. « Cherchons la lionne, dis-je. »
Ayant fait le tour du massif de verdure, les Touareg
me montrèrent quelques gouttes de sang que
leur oeil exercé avait facilement découvert ; elles se
continuaient à peine perceptibles pour les miens. A
tout hasard, j'échangeai mon Lebel contre le fusil
de chasse que portait mon ordonnance, revenu à
mes côtés. Tout à coup, une clameur humaine et
un rugissement retentirent ! Les Touareg s'écartèrent
et disparurent! Mon ordonnance resta cette
fois près de moi. A dix mètres, une lionne s'élança
dans ma direction, s'appuyant péniblement sur les
pattes de devant; elle bondit cependant et en deux
sauts, fut à trois pas. Instinctivement j'avais épaulé,
tiré les deux coups de mon arme, et la lionne roulait
convulsive, mourante. Avant que je me fusse
lucidement rendu compte de ce qui venait de se
passer, sachant seulement que tout danger avait
disparu, les Touareg se précipitaient lance levée,
sur la lionne morte, et j'eus beaucoup de difficultés
à les empêcher de la cribler de coups. Je fis immédiatement
dépecer l'animal. Mes paresseux auxi-
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