télécharger au format PDF - Archives de l'Adrar des Ifoghas

LES TOUAREG.
tranquille, des voyages de deux à trois cents kilomètres,
et même davantage.
L'accès d'un campement est défendu par une
épaisse haie d'épines et par de nombreux chiens,
farouches aux étrangers.
Les bivouacs ne sont pas toujours à proximité
des puits ou des mares ; quelquefois, une vingtaine
de kilomètres les en séparent. D'ailleurs, les Touareg
consomment fort peu d'eau, et seulement pour la
cuisson des aliments, le lait et le petit-lait étant
leurs boissons habituelles. Aucun d'eux ne songe à
gaspiller, pour une coquetterie aussi vaine et aussi
peu hygiénique que le lavage du corps 1, alors que
le sable suffit, une denrée qu'il faut aller chercher
très loin. Elle ne sert pas davantage au nettoyage
des effets, opération qui est non seulement inutile
et fatigante, mais nuisible et coûteuse. Le lavage
enlève là belle couleur bleue des vêtements 2, et en
use la trame, obligeant ainsi à les renouveler plus
fréquemment, alors que les commerçants sont rares
et exigeants dans la brousse.
Pour ces raisons, les campements n'ont guère
besoin de se ravitailler d'eau que tous les trois ou
quatre jours. Ce sont les jeunes filles, secondées
1. Les Touaregsont convaincusque le nettoyagedu corps à
l'aide de l'eau donne la gale et d'autres maladies de peau.
2. Les vêtementsdes Touaregsont, on l'a vu, généralementen
guinée bleue qui déteint facilement.
(106)