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LES RÉGIONS DE PARCOURS.
dix-huit mois au flot du fleuve pour atteindre
l'Atlantique. Le Niger couvre ainsi successivement
les provinces riveraines de ses inondations, donnant
naissance à une vigoureuse végétation de riz
ou de borgou. Ces plantes dont les tiges croissent
avec l'eau, sont terminées par des bouquets de
feuilles vertes, qui s'épandent sur la nappe liquide
et la dissimulent. Les régions inondées ressemblent
alors de ce fait, à de vastes prairies que parcourent
les pirogues des indigènes. L'interminable plaine
verte dont l'oeil du voyageur se lasse vite, est à peine
interrompue par la tache jaune clair de quelque îlot
parsemé de palmiers de Thébaïque. Les longs
stipes de ces derniers, que surmonte une rosette
de palmes, se balancent au-dessus des cases en
chaume ou en pisé des villages riverains.
Pendant l'hivernage, l'immense nappe d'eau du
fleuve est agitée fréquemment par de furieuses
tempêtes, qui brisent ou engloutissent les barques
des indigènes, surpris par l'orage. Je faillis être
moi-même victime d'un de ces ouragans, dans des
circonstances assez curieuses. J'allais à Tombouc-
tou, descendant le Niger dans une pirogue courrier,
sorte de barque en acier portant environ deux
tonnes. Pour arriver plus vite nous naviguions
même la nuit, profitant du léger courant du fleuve.
Une nuit, la seconde de mon voyage, je dormais
profondément, lorsque je fus éveillé par le tangage
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