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LA FAUNE.
A Bamako, il y a une dizaine d'années, un brigadier
d'artillerie se trouvant la nuit à quelques
mètres de sa caserne, vit tout à coup devant lui
une énorme hyène, en quête de quelque proie...
Surprise, elle ricana lugubrement, et s'en alla... Le
soldat rentra dans sa chambre, se coucha et, tout à
coup, poussa à deux ou trois reprises un cri ressemblant
au rire de l'hyène, puis se tut Le malheureux
était mort. J'ai conté cette anecdote véridique
pour mieux faire saisir l'impression causée
par ce lugubre animal. Lorsqu'elle est irritée,
l'hyène redresse sa crinière et son pelage, semblant
ainsi de volume double. Elle se nourrit non seulement
de cadavres, mais également d'animaux
vivants. Pénétrant à la faveur de la nuit dans les
parcs, elle dévore moutons et chèvres, n'hésitant
pas à s'adresser, à l'occasion, aux boeufs et aux
chevaux qui se défendent de la corne ou du pied.
Les Touareg prétendent qu'elle se jette parfois sur
les enfants et les femmes; quant à l'homme, elle
l'attaque rarement, à moins qu'il ne soit endormi.
Elle s'en va, lui cédant la place, mais ne s'enfuit
pas. Les indigènes prétendent que les blessures
faites par l'hyène sont toujours très dangereuses,
car elles s'aggravent la plupart du temps de gangrène
ou de tétanos. La femelle entre en rut à dixhuit
mois, le mâle à deux ans ; leur portée est de
deux petits.
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