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LES TOUAREG.
sûr d'une piste qu'il n'a pas parcourue vingt fois !
Bref, mes efforts demeurèrent sans résultat ! Déçu
mais non découragé, je finis par m'en remettre à
l'instinct de mon eheval, espérant qu'il saurait
TOUSrejoindre, et me contentai de le pousser dans
la direction qu'il avait prise. Mais à deux ou trois
reprises, il s'effraya de quelque sanglier phacochère
rencontré, et changea de route après un brusque
écart. Peu à peu, il ralentit son allure malgré mes
excitations ; bientôt même il s'arrêta épuisé et se
mit à brouter. Je mis pied à terre, j'étais exténué
moi-même et avais soif et faim, alors qu'absolument
dépourvu d'eau et de vivres. Il était près de
six heures du soir.
- ;La nuit me surprit brusquement; ma monture
habituée à la compagnie d'autres chevaux était
agitée, inquiète et hennissait sans cesse. Sa peur
achevait de m'ôter le peu de courage qui me restait.
Pour me réconforter, j'invoquai, mais sans
succès, Allah et le Prophète. J'errai sans but,
tenant par la bride mon pauvre compagnon que je
flattais de la voix, autant pour la rassurer, que pour
diminuer mes propres craintes. Tout à coup j'aperçus
dans l'ombre deux yeux brillants ; aussitôt mon
cheval, faisant un haut-le-corps, m'arracha sa
longe des doigts et partit affolé dans une direction
opposée. Au même moment retentit à mon oreille
un formidable rugissement et un lion bondissant
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