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LES TOUAREG.
taquer pendant la nuit. Tu sais, ajoutai-je, que nous,
les Français, nous savons à l'occasion faire la
guerre, et ne nous battons pas trop mal; eh bien,
cependant, il m'est pénible de penser que demain,
de nombreuses gens auront été tués pour un chameau
volé! Enfin, je n'y puis rien, n'ayant pas provoqué
cette histoire. Retire-toi ; à demain ! »
Et je me levai pour clore l'entretien.
« Accorde-moi au moins jusqu'à midi, renouvela
l'amenokal.
— Inutile d'insister, tu peux t'en aller ! »
A ce mot, le chef targui poussa un cri ; un autre
lui répondit du dehors.
« On te ramène ton méhari, » dit tranquillement
l'amenokal.
Et en effet un instant après, le chameau volé,
absolument le même, facile à reconnaître d'ailleurs
aux marques qu'il portait au cou et à la croupe,
nous était rendu... Après avoir blâmé, en quelques
mots, les Touareg de leur mauvaise foi, je les renvoyai,
sûr que le lendemain, ils ne me voleraient
plus, parce que je m'étais montré décidé à ne pas
me laisser faire, mais continueraient à me mentir
aussi effrontément.
Les Touareg ne sont ni confus, ni gênés lorsque
leurs mensonges sont découverts : tromper, mentir,
étant considéré par eux comme ruse intelligente,
toujours de bonne guerre. Il arrive parfois
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