télécharger au format PDF - Archives de l'Adrar des Ifoghas

LA FAUNE.
l'harmonie du paysage se rompait, et je voyais
détaler, en se balançant, une ou plusieurs girafes.
Quoique vivant en troupe, ces animaux sont monogames.
Absolument inoffensifs, ils n'ont d'autre
moyen de défense que leur vitesse, supérieure au
galop du meilleur cheval. Les Touareg les chassent
pour leur chair, qu'ils déclarent meilleure que celle
du boeuf, et pour leur peau, fort épaisse, dont ils
confectionnent des amulettes, et des sandales réputées
inusables. Trois girafes se mêlèrent, un soir
de 1902, aux chameaux du poste de Bourem, et couchèrent
dans le parc. Dans la nuit, l'une d'elles
mit bas un girafon, qu'elle abandonna le matin en
partant.
Les sangliers phacochères (phacocherus africanus)
vont par couples et quelquefois par bandes
de sept ou huit individus, sans doute issus de la
même portée. Leur tête formidable et horrible, aux
énormes défenses, leur poil et leur crinière hérissés,
leur queue au vent que termine un bouquet
de soies droites, tout cela leur donne l'aspect de
farouches combattants, toujours prêts à charger,
alors qu'ils sont en réalité les plus couards des
hôtes de la brousse, fuyant toujours, même blessés,
et ne se retournant jamais, même en troupe, contre
le chasseur. Les indigènes affirment cependant que
les laies deviennent dangereuses contre qui tente
de leur enlever leurs petits.
(189)