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L 'hybride - Centre de Recherches Interdisciplinaires sur les Mondes ...

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Dans ce <strong>de</strong>ssein, le nationalisme cubain n’a qu’à replonger danssa propre histoire, car le culte <strong>de</strong> l’insularité a été toujours au cœurmême <strong>de</strong> la pensée nationaliste. Actuellement, la recréation d’un telhéritage culturel est assez fréquente dans <strong>les</strong> lettres insulaires. Desgrands «classiques» littéraires sont tirés <strong>de</strong> l’oubli ou du silence où<strong>les</strong> avait confinés la cen<strong>sur</strong>e d’une politique culturelle très strictemenée par le gouvernement principalement dans <strong>les</strong> années 1960 et70. C’est le cas notamment <strong>de</strong> José Lezama Lima (1910-1976) et <strong>de</strong>Virgilio Piñera (1912-1979), <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s «pères», <strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>s, pournombre <strong>de</strong> jeunes créateurs cubains. Ces auteurs représentent poureux une «cubanité» possible en <strong>de</strong>hors du dogmatisme politique –dans l’île et dans l’exil-, une i<strong>de</strong>ntité qu’ils croient enracinée dansl’essence même <strong>de</strong> la nation, donc valable, perdurable et résistanteaux débats économiques, politiques et sociaux.Certains ouvrages <strong>de</strong> fiction, écrits par quelques-uns <strong>de</strong>s plusprestigieux ou populaires écrivains cubains d’aujourd’hui témoignentnon seulement <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong> ces «classiques» nationaux mais aussi<strong>de</strong> la nouvelle dimension acquise par la condition insulaire et <strong>de</strong> lavaleur <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité nationale dans <strong>les</strong> circonstances actuel<strong>les</strong> <strong>de</strong> lasociété cubaine. Nous centrerons ici notre attention <strong>sur</strong> quatrenarrateurs cubains, nés dans <strong>les</strong> années 1950, ayant donc vécu leurjeunesse et maturité sous le régime révolutionnaire. Il s’agit <strong>de</strong> SenelPaz (1950), <strong>de</strong> Leonardo Padura Fuentes (1955), <strong>de</strong> Abilio Estévez(1954) et <strong>de</strong> Pedro Juan Gutiérrez (1950).Senel Paz : «El lobo, el bosque y el hombre nuevo»Commencer ce parcours par Senel Paz ne constitue pas un choixarbitraire, car sa nouvelle «El lobo, el bosque y el hombre nuevo»marque un moment important dans la littérature cubaine. Ayantobtenu en 1990 le prix Juan Rulfo décerné par Radio FranceInternationale, cette nouvelle a gagné en notoriété avec son adaptationcinématographique, le film Fresa y chocolate dirigé par le prestigieuxréalisateur cubain Tomás Gutiérrez Alea en 1993. Grâce à ce soutienmédiatique, «El lobo, el bosque y el hombre nuevo» est considérécomme une œuvre emblématique <strong>de</strong>s années 90 à Cuba, lorsqu’unregard critique a été possible et que <strong>les</strong> créateurs ont expriméouvertement le besoin <strong>de</strong> tolérance et <strong>de</strong> transformation dans lasociété.Dans cette nouvelle, le protagoniste Diego, qui incarne le rôle <strong>de</strong>«l’homosexuel patriote» et «lezamiano» -comme il s’appelle lui-196

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