13.07.2015 Views

L 'hybride - Centre de Recherches Interdisciplinaires sur les Mondes ...

L 'hybride - Centre de Recherches Interdisciplinaires sur les Mondes ...

L 'hybride - Centre de Recherches Interdisciplinaires sur les Mondes ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

le protagoniste Pedro Juan, las <strong>de</strong> sa vie marginale à La Havane,envisage <strong>de</strong> partir, ne serait-ce que pour quelques mois, à l’étranger.Agneta, son amante suédoise, l’invite à Stockholm. En effet, leprotagoniste arrive à se calmer et mène une vie tranquille dans cetteville. Cependant, il ne réussit pas à trouver son bonheur car LaHavane, son île, et ses femmes, hantent sans répit son quotidien.Réapparaît ici le spectre <strong>de</strong> «l’imbattable» sexe patriotique présentépar Padura. Car, même si Pedro Juan reconnaît en Agneta une bonnepartenaire sexuelle, il ne peut éviter <strong>de</strong> la comparer à Gloria, sonamante cubaine. La perversion <strong>de</strong> Gloria lui manque terriblement etil rêve d’avoir <strong>de</strong>s rapports sexuels similaires avec la Suédoise. Ainsi,entre <strong>les</strong> comparaisons, <strong>les</strong> lamentations à propos <strong>de</strong> son insatisfactionsexuelle, ou <strong>de</strong> la nourriture qui ne le motive pas, ou <strong>de</strong>s coutumeseuropéennes, du silence et du calme, le séjour à Stockholm <strong>de</strong>vientun véritable supplice pour Pedro Juan. Seul le souvenir <strong>de</strong> Cuba luioffre une certaine consolation.Rien ne semble intéresser le protagoniste en Suè<strong>de</strong>. Et lorsqu’ilrencontre d’autres Cubains en exil, il finit aussi par s’en lasser assezvite. La <strong>de</strong>scription qu’il fait d’eux est assez sinistre :Un poco más arriba […] está el bar La Habana […] siempre haymúsica salsa y los negros habaneros bailando con las suecas.Entonces regreso por unos minutos a la locura. Me cuentan cómoconquistaron a sus suecas en el Malecón o en Guanabo, cómolas seducen, cómo escapan ahora para bailar un poco <strong>de</strong> casinoy emborracharse con otras suecas. Jamás tienen una corona enel bolsillo. […] Otros simplemente <strong>les</strong> pi<strong>de</strong>n dinerocontinuamente a sus mujeres. No entien<strong>de</strong>n nada <strong>de</strong> sueco. Hayuno que es blanco y antropólogo. Depresivo. No baila. Llevacuatro años en Estocolmo. Casi no habla. Si sigue así, morirá <strong>de</strong>tristeza. ‘¿Por qué no regresas a Cuba?’, le pregunto. Me abrelos ojos aterrado y me contesta: ‘¡No, no, no, no!’ Pienso queterminará loco o suicida. Hay uno <strong>de</strong> visita. Vive en Umea.Tampoco tiene trabajo, no entien<strong>de</strong> el idioma y se queja durantemedia hora. Se queja <strong>de</strong> todo. Oh, no puedo con ellos. 16Le séjour en Suè<strong>de</strong> ne dure pas plus <strong>de</strong> trois mois. Pedro Juan,même s’il connaît la vie difficile qui l’attend à La Havane et qu’ilsemble ne plus supporter, éprouve un certain bonheur en rentrantchez lui. Il reconnaît que la saleté, la promiscuité et la misère luimanquaient. Ce chaos était aussi le sien et, éloigné <strong>de</strong> lui, il se sentait204

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!