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L 'hybride - Centre de Recherches Interdisciplinaires sur les Mondes ...

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fois, inclusive. Elle n’est ni duelle ni duale elle est tout. Elle fascine etelle effraye.L’araignée porte en soi(e) son mauvais genre, l’inclassable:l’épicène qui a l’ambiguïté <strong>de</strong> nommer l’un pour l’autre. Mais icil’imaginaire se conjugue transgressivement au féminin qui ose direle masculin (tout comme la panthère arachnéenne qui apparaît dansle premier film évoqué par Molina, l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux protagonistes <strong>de</strong>:Le baiser <strong>de</strong> la femme araignée 1 ).L’araignée échappe à ce point à l’épinglage i<strong>de</strong>ntificatoire que s’ilexiste un nom pour celui qui étudie la coupure, la section, la divisiondu signe: l’entomologiste, celui qui étudie l’araignée à part entière(sic) est inqualifiable, innommable.Arcanes arachnéensEl beso <strong>de</strong> la mujer araña publié en 1976 porte dès son titre cettenotion excessive d’hybridité 2 , il suffit ensuite <strong>de</strong> l’ouvrir pours’apercevoir qu’elle en est le principe même <strong>de</strong> fonctionnement danscet ouvrage <strong>de</strong> fiction composé d’un corps <strong>de</strong> texte et d’autre choseque du corps: <strong>de</strong>s notes greffées en bas <strong>de</strong> page.La femme araignée est un monstre doublement composite, quipasse par l’ambiguïté du langage, <strong>de</strong> la porosité syntaxique d’unsubstantif (la araña) à une troisième personne d’un indicatif présent(arañar) que l’on entend, donc, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux manières: «Le baiser <strong>de</strong> lafemme araignée (l’aragne)» ou «Le baiser <strong>de</strong> la femme griffe (déchire,mutile)». Cette interprétation <strong>de</strong> la mauvaise femme est corroboréepar le premier film raconté par Molina, Cat people, -auquel nous avonsdéjà fait allusion- où il est question <strong>de</strong> femmes panthères qui infligent<strong>de</strong>s b<strong>les</strong><strong>sur</strong>es qui sont plus que <strong>de</strong> symboliques arañazos: «con unagarra ella le abrió el cuello y el hombre cae al suelo echando sangre aborbotones […] le hun<strong>de</strong> otra vez las garras, ahora en la cara, para<strong>de</strong>shacérsela…» (Puig, 1979b, 45), plus que symboliques car lapremière mort violente est celle d’un… psychanalyste, celui qui aprécisément pour fonction d’interpréter <strong>les</strong> associations libres, <strong>les</strong> je<strong>de</strong> maux, <strong>les</strong> hybridités, du genre: femme-araignée.La lecture multiple du texte puiguien est due, entre autres, à uneécriture préparatoire polyphonique: «Embrace of the Spi<strong>de</strong>rwoman»est en fait le titre originel donné par Puig à son roman (Puig, 2002,XXXVII), <strong>les</strong> personnages étant à l’origine <strong>de</strong>s fonctions appelées heet she (Puig, 2002, XXXVI), qui <strong>de</strong>viendront plus tard, respectivement,Valentín et Molina.224

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