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L 'hybride - Centre de Recherches Interdisciplinaires sur les Mondes ...

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traduction littérale <strong>de</strong>s textes sacrés (<strong>de</strong> la Bible notamment). Le choix<strong>de</strong> la littéralité correspond au souci <strong>de</strong> ne pas trahir, ni dénaturerune parole à l’origine sacrée et divine et <strong>de</strong> ne pas commettre <strong>de</strong>sacrilège 12 . Le résultat obtenu est très particulier du point <strong>de</strong> vuestylistique et plus généralement esthétique.Les rapports entre le mythe et la poésie sont reconnus et ont étédégagés <strong>de</strong> longue date. Pour Lévi-Strauss «le mythe estsimultanément dans le langage et au-<strong>de</strong>là 13 », mais lorsque mythe etpoésie sont pris en tant que faits linguistiques, leurs parcoursdivergent. Et l’exemple <strong>de</strong> divergence que donne Lévi-Strauss estprécisément celui <strong>de</strong> la traduction : le mythe parce qu’il estessentiellement un récit, une histoire -ainsi que l’indique l’étymologiegrecque du mot- résiste à toutes <strong>les</strong> traductions y compris <strong>les</strong> plusmauvaises, alors que la poésie non, et d’aucuns se risquent même àavancer l’idée qu’aucune traduction <strong>de</strong> vers n’est jamais satisfaisante.Or, dans le cas <strong>de</strong> ces textes sacrés, la poésie et le vers sont la formelittéraire à travers laquelle le mythe est transmis. Il s’agit <strong>de</strong> plus,d’un mythe qui concerne le langage et son origine. Toute divergenceest annulée au profit d’un lien originel qui relie le sacré, la poésie etla littéralité <strong>de</strong>s traductions qui visent à diffuser ces mythes ou chantssacrés hors <strong>de</strong> leur contexte d’origine.Travailler la poésie bilingue à partir <strong>de</strong> la version espagnole, doncdu texte second, constitue un écueil. Mais, on peut avancerl’hypothèse que dans le cas <strong>de</strong> Ayvu Membyre-Hijo <strong>de</strong> aquel verbo, lasacralité qui fon<strong>de</strong> et configure le chant sacré, qui en est à l’origine, a<strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces <strong>sur</strong> la version espagnole : l’oralité du guarani estperceptible dans <strong>de</strong>s vers placés au service d’une pensée analogique,qui exalte en particulier le lien entre la parole et l’univers, le cosmos.Au-<strong>de</strong>là, certains termes choisis dans la version espagnole <strong>de</strong> SusyDelgado font l’objet <strong>de</strong> notes lexica<strong>les</strong> qui glosent la traduction dutexte mbyá-guarani dans l’Ayvu Rapyta. C’est le cas notamment <strong>de</strong>l’utilisation du verbe «se multiplier» dans le sens d’engendrer (p. 45)qui est repris dans la composition XVIII pour exalter le pouvoir <strong>de</strong>démiurge <strong>de</strong> la poète :Y yo, sin embargo,imito a los pájaros,al lobo feroz,al moscardón, al cuervo,al cerdo salvaje,a la rana,214Che katu aveiaha’ ã guyra,aguara pochymamanga, yryvu,kure ka’aguy,ju’i,

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