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Agone n° 18-19 - pdf (1090 Ko) - Atheles

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PHILIPPE FROGUEL 121<br />

seront alors proposés à d’autres, retombées financières d’un éventuel<br />

succès d’un médicament pour les institutions de recherche.<br />

La force créatrice n’est hélas pas toujours là où l’on voudrait qu’elle<br />

soit : l’inertie, le conformisme de nombre de structures universitaires<br />

ou de recherche, le manque d’imagination de beaucoup de<br />

responsables a conduit certains chercheurs à chercher en dehors de la<br />

recherche « officielle » les voies de leur épanouissement et du succès.<br />

En d’autres termes, le succès des sociétés privées de génomique vient<br />

avant tout du dynamisme de leurs créateurs scientifique, qui ont<br />

imaginé des méthodologies nouvelles et ont inventé les structures<br />

nécessaires à leur réalisation. L’immobilisme et la frilosité du milieu<br />

académique, la rigidité de sa hiérarchie et la difficulté pour les jeunes<br />

chercheurs les plus originaux d’expérimenter ont conduit toute une<br />

frange de créateurs talentueux à définitivement quitter la recherche<br />

publique – d’autant plus qu’en France les passerelles entre public et<br />

privé sont inexistantes. En France, le laboratoire privé à but non<br />

lucratif Généthon (financé par le Téléthon), créé malgré l’opposition<br />

résolue de la plupart des « mandarins », a montré la voie au monde<br />

entier. De manière surprenante, les sociétés de génomique<br />

américaines ont été créées sur le modèle du Généthon, avec souvent<br />

le concours d’anciens chercheurs du centre français. Restaurer la force<br />

créatrice de la recherche publique passe d’abord, à mon sens, par une<br />

réforme du mode de fonctionnement, de financement et de gestion de<br />

la recherche publique (des organismes et des universités), qui doit<br />

passer par une plus grande autonomie des jeunes chercheurs. C’est ce<br />

qu’a proposé récemment le ministre Claude Allègre : il reste<br />

maintenant à le faire.<br />

AGONE : Les questions qui se sont longtemps posées à la communauté des<br />

généticiens – comme à d’autres communautés scientifiques – se sont<br />

développées par la vertu de conjectures et de réfutations dont l’inspiration<br />

n’avait rien de spécialement mercantile. Or, avec l’arrivée des programmes<br />

de séquençage du génome humain et de recherche sur les maladies<br />

fréquentes – programmes qui récoltent les plus importants crédits et<br />

attirent le plus de jeunes chercheurs –, on est en droit de se demander si la<br />

génétique n’est pas en passe de finaliser entièrement sa problématique en

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