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REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

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154 Le pouvoir de l’observation.<br />

considérons la voiture avec des « lentilles filtrant un système », nous avons évité une<br />

fixation sur les roues.<br />

La façon dont nous percevons les événements dépend de nos connaissances et de<br />

nos croyances. En ignorant nos émotions, nos perceptions, nos croyances, nos<br />

intentions et nos réactions physiologiques, nos actions physiques constitueront la<br />

seule composante du système que nous verrons. De là à déduire qu’il s’agit de la<br />

cause de notre problème, il n’y a qu’un pas. Si notre élocution ne fonctionne pas bien,<br />

c’est là qu’on devra se concentrer. Considérant les circonstances, cela est logique.<br />

Les thérapeutes qui se concentrent principalement sur l’élocution pourront<br />

contribuer au problème, nous amenant à nous concentrer, à limiter notre attention à la<br />

seule physiologie de production de la parole. Pire, même si on abordera nos émotions,<br />

nos perceptions et nos croyances, ce sera en les cataloguant comme résultant de notre<br />

bégaiement – des éléments avec lesquels on devra composer parce que nous<br />

bégayons. Mais il ne s’agit que d’une demi-vérité. Ce qu’on oublie souvent<br />

d’aborder, surtout parce qu’on ne la comprend pas, c’est la façon dont nos émotions,<br />

nos perceptions et nos croyances peuvent également créer les actions physiques<br />

accompagnant les blocages.<br />

La raison pour laquelle cette autre moitié est ignorée découle du mot<br />

"bégaiement" lui-même. Parce qu’il se réfère uniquement à nos actions physiques<br />

plutôt qu’aux origines de ces actions physiques, ce mot n’est pas fonctionnel. Il ne<br />

nous encourage donc pas à creuser davantage.<br />

NOTRE LANGAGE INFLUENCE NOTRE PERCEPTION<br />

Enfant, à New York, je ne connaissais que quatre textures de la neige. La neige<br />

fondante (slush) qui se formait lorsqu’une bonne bordée de neige était suivie de pluie.<br />

La neige glacée/croutée dont la surface est gelée et qui craque facilement. La<br />

poudreuse, douce et légère, qui pénétrait nos manteaux lorsqu’on s’y roulait. Mais ma<br />

préférée entre toutes, c’était la neige compacte car on pouvait en faire des balles de<br />

neige, des igloos et des bonhommes de neige. Donc, si vous m’aviez demandé, il y a<br />

cinquante ans, le nombre de textures de neige qui existent, je vous aurais répondu<br />

« quatre ».<br />

Étant donné que leur style de vie, et même leur survie, dépendent de leur capacité<br />

à identifier de subtiles différences, les esquimaux utilisent 26 termes différents pour<br />

décrire la neige. Chaque terme met l’accent sur une qualité ou un aspect bien précis<br />

de la neige. Un vocabulaire si enrichi donne aux esquimaux une perception bien plus<br />

précise de la neige qu’un enfant vivant à New York attendant, balle de neige en<br />

mains, que le fils du voisin sorte de chez lui. L’esquimau peut voir plus car il conçoit<br />

la neige au travers d’un prisme élargi.<br />

Mais quelle est la relation avec la perception du bégaiement ? Plusieurs<br />

personnes ne connaissent que les bégaiements "primaire" et "secondaire" - le premier<br />

décrivant une disfluence dépourvue d’effort, le second des actions physiques de<br />

blocage et de lutte. Parce que ces deux expressions utilisent le mot "bégaiement", on<br />

assume qu’il s’agit de deux embranchements d’un même arbre.

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