REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

447 Faire de ce monstre un ami, la clé de mon rétablissement.
que ma parole était différente, et donc inacceptable. Cela déclencha encore plus de blocages,
rendant ainsi ma parole encore plus difficile à comprendre, ce qui augmenta mon niveau de stress
et contribua à perpétuer le problème. Ce processus était à ce point dommageable pour l’estime
que j’avais de moi que ma confiance en prit un coup ainsi que mon élocution déjà fragilisée.
J’étais décidée à trouver un moyen de m’en sortir. Je commençai par subir plusieurs séances
d’hypnose ; puis j’investis de l’argent dans une thérapie publicisée de la Handle Institute de
Seattle, où on m’enseigna plusieurs exercices afin d’améliorer la communication entre mes deux
hémisphères cérébraux. 234 Ces deux approches ne devaient produire que des résultats mitigés.
Désillusionnée et frustrée, j’abandonnai et, pendant les quelques années qui suivirent, je ne
fis rien pour amoindrir mon bégaiement. Mais après un certain temps, j’étais tellement
découragée de mon incapacité à maîtriser l’accent anglais qu’en 2009, je pris le téléphone et
signala un numéro trouvé dans le journal local sous la catégorie "Thérapie de la parole, réduction
d’accent." De ma plus belle voix, utilisant toutes mes techniques de fluidité, je dis,
« J’aimerais améliorer mon accent.
Après un long silence à l’autre bout de la ligne, une voix féminine dit :
Êtes-vous certaine que c’est le seul problème que vous aimeriez travailler ?
Ah, oui – dis-je – Je bégaie aussi, mais je sais que c’est incurable. Alors que pour
l’accent, j’ai toujours espoir.
Sans trop savoir comment, elle su me convaincre de travailler avec elle sur les deux
problèmes. Réticente et incertaine, je décidai de tenter une dernière chance. J’ignorais qu’en
faisant cela, je venais de faire un premier pas vers le rétablissement. »
LE BÉGAIEMENT VOLONTAIRE
Au début, il semble que j’avais eu raison de me méfier de la thérapie de la parole car elle
m’enseigna des techniques de fluence qui étaient très similaires à celles que j’avais apprises
depuis mon enfance. Se pouvait-il qu’en quarante ans, rien n’ait changé en thérapie de la parole ?
Puis un jour, elle me demanda si je pouvais bégayer volontairement. C’était nouveau pour
moi et, bien sûr, cette idée me sembla des plus bizarres. Mais un jour, me retrouvant piégée dans
un de ces longs et sévères blocages, je décidai d’expérimenter cela. À mon grand étonnement,
immédiatement après avoir tendu mes muscles, le blocage prit fin et le reste de la phrase fut
prononcé avec une fluence quasi totale. Cela éveilla en moi une curiosité telle que je décidai d’en
apprendre davantage sur cette technique. C’est au cours de cette recherche que je trouvai un livre
plutôt inusité, Redéfinir le Bégaiement, écrit par John Harrison.
Ce livre allait changer ma vie. Selon ce livre, tout ce que je savais et croyais au sujet du
bégaiement me paraissait maintenant inadéquat, faux.
234 Les hémisphères cérébraux ont fait l’objet d’une certaine littérature et de recherches relativement au bégaiement.
John en glisse d’ailleurs un mot dans sa préface. R.P.