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REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

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9 Notre conception erronée du bégaiement.<br />

Ils recherchent des réponses rapides et efficaces. Si Jean ne peut lire, apprenons-lui à lire. Si<br />

Jean a des difficultés en mathématiques, enseignons-lui les mathématiques. Et, en appliquant<br />

cette même logique, si Jean ne peut arriver à s’exprimer, alors enseignons-lui à parler<br />

adéquatement.<br />

Cette attitude supposait qu’on pouvait travailler sur le bégaiement avec une approche<br />

simple, directe, similaire à l’approche utilisée pour résoudre un problème d’articulation. Ici<br />

encore, cela ne motivait pas les gens à regarder la personne globalement.<br />

La quatrième erreur est cette croyance voulant qu’un observateur puisse diagnostiquer avec<br />

certitude si quelqu’un bégaie ou non. La majorité des recherches sur le bégaiement impliquent<br />

des observateurs tiers. J’ai connu des gens qui m’ont dit : « Je sais que vous bégayez car je vous<br />

ai vu hésiter sur quelques mots. » En vérité, quelqu’un peut être passablement disfluide et<br />

pourtant être très détendu, nullement inquiet de son élocution et sans jamais connaître de<br />

blocage. Une autre personne peut donner l’impression d’être complètement fluide; mais elle fait<br />

beaucoup d’évitements et de substitutions tout en craignant constamment de bloquer 27 .<br />

On avait oublié l’idée initiale que travailler contre le bégaiement exige une approche<br />

interdisciplinaire afin de travailler sur la personne entière – ses émotions, perceptions, croyances,<br />

intentions et sa programmation physiologique, tout autant que les actions physiques qu’elle fait<br />

en parlant.<br />

Ce que je dis, en fait, c’est qu’il y a presque cent ans, lorsque des personnes tentèrent de<br />

définir le bégaiement et la façon de le traiter, ils ont fait du mieux qu’ils pouvaient à cette<br />

époque.<br />

Mais ils sont passés à côté.<br />

Et ces croyances erronées se perpétuèrent jusqu’à nos jours pour être acceptées comme<br />

vérité.<br />

Les premiers enseignants de la pathologie de la parole ont donc transmis à leurs élèves un<br />

faux paradigme du bégaiement. Certains de ces étudiants sont devenus eux-mêmes professeurs.<br />

Eux aussi, à leur tour, transmirent le même paradigme erroné à leurs étudiants. Et il en fut ainsi<br />

de génération en génération.<br />

Mais ce genre de choses s’est aussi produit dans d’autres domaines. Je me souviens de cette<br />

croyance répandue que les ulcères d’estomac étaient causés par des soucis et un estomac trop<br />

acide. Puis, en 1982, le Dr. Barry Marshall, ici même à Perth, découvrit que la plupart des<br />

ulcères d’estomac étaient causés par une bactérie, H. piloroi, et qu’on pouvait les traiter par<br />

antibiotiques.<br />

Jusqu’alors, le traitement des ulcères d’estomac n’était pas vraiment efficace car les<br />

médecins le concevaient en référence à un paradigme inadéquat. La même chose se produisit<br />

pour le bégaiement.<br />

27 On parle ici, vous l’aurez deviné, d’évitements et de substitutions de mots (ou de sons) craints, pour des mots/sons<br />

plus faciles, sur lesquels la personne ne bloquera pas.

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