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REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

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310 Le bégaiement n’est pas qu’un problème de parole.<br />

Un de mes supérieurs devait plus tard écrire à mon sujet : « Lorsque cet officier<br />

présente une preuve à la Cour, il est source d’embarras pour tout le monde. » Ce qui<br />

renfonça ma croyance que mes auditeurs devenaient inconfortables lorsque je bégayais. Il<br />

écrira également (bien des années plus tard) : « La seule raison pour laquelle on ne l’a pas<br />

considéré pour une promotion est son défaut d’élocution. » (Et j’ai conservé des copies de<br />

ces rapports.)<br />

Alors jeune recrue, j’avais écrit l’examen national de promotion et me classai troisième<br />

dans tout le Royaume-Uni (ou plutôt, pour l’Angleterre et le pays de Galles). Cela me<br />

qualifia pour une promotion accélérée au prestigieux National Police College, ce qui<br />

m’aurait propulsé plus haut dans la hiérarchie. Je ne fus pas accepté à cause de mon<br />

bégaiement.<br />

Ma croyance, dès lors, fut que je ne serais jamais promu au sein du service de police.<br />

Ce que je tente de faire ressortir ici, c’est que ces expériences façonnèrent mes croyances<br />

personnelles, croyances qui deviendraient miennes tout au long de ma vie adulte.<br />

Quelques années plus tard, je complétai une thérapie de deux semaines pendant<br />

laquelle je devins virtuellement fluide. Mais pendant les semaines qui suivirent mon départ<br />

de cet environnement contrôlé, je perdis cette fluence pour retrouver mon ancien<br />

comportement de bégaiement. C’est que, voyez-vous, il n’y avait, hélas, aucun maintient.<br />

J’y suis retourné une deuxième fois et le même résultat se répéta. Ma croyance fut alors que<br />

je n’arriverais jamais à vaincre le bégaiement.<br />

Vers 1977, un autre événement se produisit dans ma vie : je fis l’acquisition d’un<br />

appareil de rétroaction auditive espacée, appelé l’Edinburgh Masker. Il s’agissait d’un petit<br />

appareil électronique qui m’empêchait d’entendre ma voix en émettant un son strident<br />

chaque fois que je parlais.<br />

Quelle horreur ! – imaginez un officier de police en uniforme affublé d’un micro à la<br />

gorge avec des écouteurs trop visibles, connectés à un boitier de contrôle par un<br />

enchevêtrement de fils et de tubes cachés sous ses vêtements et ses cheveux. En fait,<br />

l’appareil original ressemblait à un stéthoscope de médecin. D’apparence inacceptable, je<br />

pris des arrangements afin de faire fabriquer des écouteurs localement.<br />

L’Edinburgh Masker fonctionne selon le principe que si vous ne pouvez entendre votre<br />

voix, le risque de bégayer sera moindre. Je devins si dépendant de cet appareil que je<br />

n’osais aller nulle part sans celui-ci. Puis je changeai mes habitudes d’élocution afin<br />

d’accommoder le son masquant – prolongeant les mots pour garder le son activé. Bien que<br />

le résultat ne semble pas naturel, cela m’aida.<br />

Ayant acquis la croyance de ne pouvoir vivre sans le Masker, je me procurai toute une<br />

panoplie de pièces de rechange afin d’éviter les pannes. Parce que je croyais ne pas pouvoir<br />

parler sans difficulté si j’entendais ma propre voix, celle-ci allait dorénavant prendre une<br />

toute autre proportion chaque fois que je parlais sans le Masker.<br />

J’étais vraiment une monstruosité ambulante (étant dépendant d’un son bizarre chaque<br />

fois que je parlais), obligé de lire sur les lèvres si quelqu’un se permettait de parler en<br />

même temps que moi. Je le portai pendant 10/12/14 heures par jour, pendant 20 ans, ce qui<br />

m’occasionna de fréquents maux de tête et des infections aux oreilles. Mais sans cet<br />

appareil je n’aurais pu survivre dans mon travail.

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