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REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

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466 Comment l’Hexagone m’a libérée de la peur.<br />

"pensée positive ?"). Et plus je me censurais, plus je bloquais, bégayais, bafouillais et me<br />

retenais.<br />

C’est comme si mon esprit critique formait une coalition contre mes connaissances et mon<br />

sens commun intuitifs. Moi qui avait tant insisté pour "le dire comme je le ressentais", voilà que<br />

je ne me souciais même plus de la signification de ce que je disais. Je ne voulais que cracher les<br />

mots nécessaires et me sauver de tout ça. En fait, ce que je fuyais, c’était le contrôle très patronal<br />

et pourtant inférieur de mon esprit conscient.<br />

Je savais instinctivement quoi et comment le dire sans avoir à y penser. Je connaissais le<br />

message que je voulais transmettre (débutant par une signification forte et complète), mais ma<br />

censure tassait tout ça du revers de la main, me condamnant et m’intimidant. Puis une sensation<br />

d’être complètement lessivée et épuisée s’emparait de moi, accompagnée par ce sentiment<br />

coupable que je n’ai pas droit à une opinion…et que même si j’avais droit à une opinion, je<br />

n’avais certainement pas le droit de l’exprimer.<br />

C’était comme si mon intellect faisait soudainement irruption en plein milieu d’une phrase,<br />

levant la main (comme un brigadier scolaire à une traversée pour les élèves) en disant « Whoa,<br />

arrête, recule », et cela m’empêchait d’exprimer toute affirmation que ce soit.<br />

CROYANCES AGAÇANTES<br />

Alors que je reculais ma voiture dans l’entrée de mes parents, je leur dis qu’un des gourous<br />

bien pensant du mouvement de la Pensée Positive avait commis un impair involontaire en regard<br />

de ma parole parce qu’il croyait, avant que nous puissions faire quelqu’affirmation que ce soit<br />

sur quoi que ce soit, que nous devions bien réfléchir à chaque mot qu’on va dire, faisant filtrer<br />

nos mots par trois portes. Ces trois portes étaient : 1) Est-ce positif ? 2) Est-ce nécessaire ? et 3)<br />

Est-ce gentil ? 248 Bien avant que ce que je voulais dire ait traversé ces trois portes, je bégayais<br />

déjà tellement que cela n’avait plus aucune importance. Ma mère riait encore alors que je leur<br />

faisais le signe d’au revoir.<br />

FAIRE SAUTER UN JOINT D’ÉTANCHÉITÉ<br />

John Harrison, dans Redéfinir le Bégaiement, avance que les PQB ont souvent de la<br />

difficulté à se fâcher, à se mettre en colère. C’était on ne peut plus vrai dans mon cas.<br />

Même à un très jeune âge, j’étais ennuyée de voir des gens se fâcher les uns contre les<br />

autres. Ma mère me raconta qu’alors que j’avais autour de 4 ans, elle et mon père eurent une<br />

argumentation ; je trainai une chaise au travers de la pièce, me flanquai entre mes parents, montai<br />

sur la chaise, pris la main de ma mère et la mit dans celle de mon père sans dire un mot. Cela mit<br />

fin à leur argumentation.<br />

Il m’est arrivé une fois ou deux de ne pas vraiment me connaître. Un jour, dans un groupe de<br />

discussion, on nous posa certaines questions pour mieux nous connaître les uns les autres. Une<br />

des questions était : « Quelle est ta couleur préférée ? » Je regardai tout autour de la pièce me<br />

disant « Qu’est-ce qui ne va pas avec moi ? Je n’ai pas de préférence. Tous sauf moi avaient une<br />

couleur préférée. J’aime le vert pour la pelouse mais pas pour le ciel. » Puis le garçon à mes<br />

248 Ou politiquement correct ?

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