REDÉFINIR LE BÉGAIEMENT - The McGuire Programme

530 L’odyssée d’Andrew.
Je dois me faire de nouveaux amis, beaucoup de nouveaux amis. Au début du nouvel
emploi, j’étais passablement conscient de mon état d’âme, mais pas à 100%. J’en suis à cette
étape où je redeviens ce garçon que j’étais alors que le bégaiement était parfois évident bien que
pas vraiment un problème, ce qui signifie que j’étais trop préoccupé à gagner ma vie plutôt que
de la mettre en suspens pour devenir fluide! Bien qu’au début j’utilisais des starters (des
initiateurs), je ne m’en inquiétais pas trop. J’étais surtout préoccupé à me connecter et à mieux
connaître les personnes avec qui je travaillais. Car plus je les connais, plus je peux évaluer le
genre de personnes qu’elles sont et plus il me sera facile d’adapter ma personnalité à la leur.
Pouvant ainsi développer un hexagone plus adéquat sur chacun d’eux, cela ne peut qu’aider, à
long terme, ma parole.
Un jour, j’ai eu une argumentation avec un collègue, rien de sérieux. Voici l’élément
intéressant. Je savais que j’allais me retenir à cause de cela et que ma parole, à la pause, en serait
affectée. Et c’est ce qui arriva; mais je n’ai pas considéré cela en fonction de ma parole. Je ne
pensais pas à un mot en particulier pour me dire : "Je ne peux pas dire cela!" Je ne m’en
inquiétais pas vraiment car je savais que je me retenais et je savais en partie pourquoi.
Lors d’une conversation, on me demanda si je vivais seul. J’avais déjà eu, dans le passé, de
la difficulté avec cette question. J’avais l’impression qu’il n’était pas normal de vivre seul,
surtout pour un étudiant alors que les autres vivent souvent à sept dans une maison. Il y a
d’autres aspects qui ne sont pour le moment pas importants depuis que j’y ai réfléchis. Mais cette
question et les émotions qu’elle fit naître m’amenèrent à me retenir pendant toute la pause – 15
minutes – jusqu’à ce que je reconsidère à nouveau la situation et que je compris.
Je dois en venir à pouvoir me connecter à 100% au moment présent. Je crois que c’est le
niveau de connexion qui détermine le niveau de retenue et vice versa. 288 Dans certaines
situations passées (il y a 2 ans), mon degré de connexion fut de 5% alors que mon niveau de
retenue atteignait 95%. À un tel niveau, il y a un bégayage continu, lequel est pratiquement tout
le temps évident. (Cela ressemble à une voiture sur un circuit grand prix ! Il y a des années,
j’étais incapable de faire avancer la voiture. Mais j’ai fait des progrès – en développant un
concept de moi plus éclairé – ma voiture prend maintenant de la vitesse bien qu’elle s’arrête à
l’occasion. Mais parce que je sais pourquoi elle s’immobilise, je l’amène au garage et travaille
dessus.
Les gars avec qui je travaille étaient au début bien tranquilles, ce qui me causa un problème,
du moins jusqu’à ce que je pris la peine d’y réfléchir. Je nourrissais à leur endroit une certaine
perception (fondée ou non), qui ressemblait à celle que j’entretenais au sujet de certains
camarades d’études au secondaire. Ils étaient très intelligents et plein d’humour, ce que
j’admirais. Ils riaient tout le temps; et bien que le bégaiement ne fut pas un problème pour moi,
je n’arrivais pas à leur faire confiance. Je voulais m’en faire des amis. Voulant me rendre
invisible à leurs yeux, je me comportais comme un clown. J’essayais de les faire rire. J’ai
288 Mon soulignement car c’est là quelque chose d’intéressant. Trop préoccupés par le bégaiement, ou la peur de
bégayer, on est trop souvent pas suffisamment connectés, pas suffisamment attentifs/ancrés, au moment présent RP.